1 avis pour Atlas d’un homme inquiet, de Christoph Ransmayr
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€4,10
Atlas d’un homme inquiet, de Christoph Ransmayr, Albin Michel, 2015, pages 458
un livre de voyage non conventionnel composé de 70 épisodes, des vignettes, qui parcourent le globe. Ransmayr est un conteur exceptionnel et compatissant. Apparemment pris dans un paysage de rêve, quelque part entre le récit de voyage et les mémoires, il entraîne le lecteur dans un voyage inoubliable qui s’étend à travers le monde dans une série de vignettes évocatrices.
Chaque épisode commence par une observation : « J’ai vu une tombe ouverte à l’ombre d’un énorme pin araucaria » ou « J’ai vu un pêcheur jurer alors qu’il se dirigeait vers le port de Baltimore, dans le sud-ouest de l’Irlande » ou « J’ai vu un paresseux à trois orteils sur la véranda d’une maison en bois bleu sur la côte Pacifique du Costa Rica » ou « J’ai vu un homme nu à travers des jumelles de ma couverture derrière des buissons poussiéreux de feuillage ». Même un récit qui semble commencer par un passage descriptif des plus ordinaires devient, avant que vous ne le sachiez, un portrait engageant d’un lieu, d’une expérience, d’un personnage. Ransmayr a une capacité étonnante à concentrer son objectif sur les petits détails pour donner vie à un lieu, un moment, un événement.
très bon état
livre –
Outre le ton, il me semble que Ransmayr a à cœur de toujours trouver la meilleure formulation possible, la plus expressive, qui se caractérise en même temps par une objectivité calme et un léger euphémisme. Parfois, son utilisation du langage semble un peu démodée, mais d’une manière agréable et très sympathique.
Et tout comme Nabokov a fait remarquer qu’on ne peut pas se cacher derrière un arbre, parce que « arbre » est une idée abstraite, pas quelque chose de réel (on peut se cacher derrière un chêne, un hêtre…), de même dans Atlas d’un homme inquiet de Ransmayr chaque oiseau, chaque plante a son nom et est appelé par son nom.